vendredi 12 septembre 2014

Chapitre 2 : voyage à Ermera...


Lundi 4 août, soleil, chaleur. Lever à 6h du matin. Les âmes s'éveillent, les corps se mouvent, notre petite troupe se lève. Ni une, ni deux nos sacs sont faits et nos tentes pliées. Le petit déjeuner est servi: petits pains avec omelette et bien sûr un café! Chargement des bagages dans le pick-up de Marito et dans le 4x4 de Léo, départ à 8h.  Le coeur battant nous quittons pour la première fois Dili vers des terres inconnues au coeur de l'île, dans le district d'Ermera.
  Nous prenons tout d'abord une route vers l'Ouest pour quitter la zone de Dili en longeant la mer puis nous nous dirigeons plein Sud vers les montagnes. Ça grimpe, les routes ne sont plus toujours goudronnées et ne sont parfois pas assez larges pour deux voitures. La mer disparue, la première montagne contournée et nous traversons une petite ville du même nom que le district: Ermera.
  Vers 11h, nous nous arrêtons pour la première fois en haut d'une petite colline pour admirer la vallée qui s'étend sous nos yeux. Il y a à cet endroit une faille sismique impressionnante qui nous rappelle que cette région est parfois mouvante. A partir de cet endroit les routes ne sont plus que de terres, de cailloux et de nids de poule. Nous serons alors secoués comme des cocotiers jusqu'à la fin du voyage mais c'est avec joie que nous découvrons les subtilités du réseau routier timorais.  
  Une demi-heure plus tard, deuxième arrêt dans un tout petit village de quelques maisons peuplé de fermiers. La pauvreté du pays nous apparait alors de façon réelle et marquée dissociant fortement le milieu urbain (déjà pauvre) et le milieu rural. L'accueil y est très chaleureux et les habitants sont très heureux  de nous montrer leur potager où ils font pousser citrouilles, oignons, salades...
  On reprend les voitures, encore une petit quart d'heure, et nous arrivons dans un village, un peu plus grand, de producteurs de ce fameux café d'Ermera. Ici tout ce fait sans argent, nous expliquent-ils. Ils construisent eux même leurs maisons et font tout autres travaux avec les moyens du bord. Après présentation et discussion, ils nous offrent une collation de bienvnue: beignets, cacahuètes, kasava (racine local) et café. Il est l'heure de midi. Le ventre rempli, ils nous emmènent voir leur machine à écoper le café. Nous leur avons écopé trois grands sacs de ces belles petites boules rouges et rempli trois grands sacs des ces petites graines blanches et humides qui après être étendues sur une grande bâche au soleil deviendront sèches et noires.
Nous n'oublieront pas de remarquer la présence de poules, coqs, cochons et chiens. Avant de repartir le chef du village nous montre le puit où ils viennent s'alimenter en eau (heureusement que pour le café bu tout à l'heure, l'eau est bouillie ! ).
  Quatrième et dernier arrêt de la journée à Letefoho. Arrivée vers 15h. Là-aussi village très pauvre constitué de maison en bambou et en chaume. Le village presqu'entier vient autours de nous, nous observer en murmurant entre eux (ce qui ne manque pas de nous impressionner). Le chef du village se présente et présente son village puis ... nous offre le repas ! Oui le déjeuner à notre grande surprise. Riz, poissons, légumes. A ce stade du projet nous pouvons donc penser avec certitude qu'il y aura du riz à chaque repas et que s'il vient à manquer (comme à midi dans le village précédent) c'est que c'est un goûter, une collation. Après ce déjeuner donc, ils nous emmènent voir un bassin qui, avant l'occupation Indonésienne, grouillait de poissons. Ils essayent aujourd'hui de le repeupler. Ces viviers étaient un peu en contre-bas du village. Nous remontons donc à la maison où nous avons été accueillis et nous longeons la route jusqu'à la forêt. Là, des arbres à café poussent par centaines. Ils nous proposent des les aider à couper les arbres trop vieux, ce que nous faisons avec enthousiasme. Puis ils nous emmènent encore un peu plus haut, à d'autres bassins et fournissant bêches et de pelles nous commençons à creuser un nouveau bassin. 
  Vers la fin de l'après-midi, nous montons au sommet d'une montagne où une immense statue du Christ (un Christo Rei) ouvre ses bras face au soleil couchant. La vue est splendide, la jungle timoraise s'étale sous nos yeux à perte de vue où quelques villages pointent leur nez au milieu de ces arbres que nous n'avons pas en France. 19h la nuit est là, tombée d'un coup sans crépuscule.

  Retour au village où un café nous attend dans un petite pièce éclairée par une seule et unique ampoule de faible intensité. Huit d'un côté de la table, ... beaucoup de l'autre côté et une discussion Anglais-Tetun s'engage. Chacun de nous se présente, au début en tetun (pour le nom et l'âge du moins) le reste en anglais traduit par Nina. Nous prenons le repas en même temps. Puis avec le ukulele nous entamons des chants français et à eux de répondre avec des chants tetuns. Pour la nuit nous découvrons la courtoisie timoraise qui offre des lits pour les filles. Nous les garçons nous montons la tente...










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